Jean-François Eliaou, député de l'Hérault, s’exprime sur la proposition de loi relative aux langues régionales
Madame, Monsieur,
Suite à la saisine du Conseil constitutionnel par mes collègues députés et moi-même, un certain nombre de personnes ont manifesté leur colère et leur incompréhension.
Je souhaite tout d’abord rappeler que je suis profondément attaché aux traditions héraultaises et occitanes, dont la langue occitane. Au cours de mon mandat, je suis allé à la rencontre de nombreux acteurs et protecteurs de notre patrimoine sur notre territoire et je me bat, à leurs côtés, pour la préservation, la promotion, et la perpétuation de l'authenticité de notre belle région, dont la langue occitane est un des fleurons. C'est pourquoi j'avais initialement décidé de voter favorablement à la proposition de loi portée par le député Molac.
Toutefois, dans la version revenue du Sénat, un amendement vise à rendre obligatoire la prise en charge des frais de scolarisation par les communes qui n’ont pas sur leur territoire d’école privée dispensant un enseignement en langue régionale.
Je reste convaincu que le budget d'une commune ne devrait pas servir à financer la scolarisation des enfants dans une école privée située hors de leur territoire, car cette disposition fragilisera à la fois les finances de nos commune et l’équilibre scolaire dans les zones rurales, où le risque de fermeture des classes voire d’écoles est élevé.
Afin de nous assurer de la constitutionnalité de cette mesure et uniquement de celle-ci, nous avons donc déposé un recours devant le Conseil constitutionnel, en toute transparence et dans le respect des principes démocratiques et parlementaires.
Avec mes sincères salutations,
Jean-François ELIAOU, député de l'Hérault