Débat à l’Assemblée nationale sur la stratégie vaccinale contre la Covid-19

Débat à l’Assemblée nationale sur la stratégie vaccinale contre la Covid-19

Ce mercredi 16 décembre, l’Assemblée nationale a débattue, en présence du Premier Ministre, Jean CASTEX et le Ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier VERAN, de la stratégie vaccinale du Gouvernement contre la Covid-19. Jean-François ELIAOU, rapporteur de la mission de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques chargée de formuler des recommandations concernant cette stratégie, a tenu un discours exposant les points principaux de son rapport ainsi que les enjeux essentiels du vaccin.

Se préoccuper de la vie et de la santé des autres est une tâche ardue, parfois périlleuse, mais toujours exaltante. La définition et la mise en œuvre de la stratégie vaccinale contre la COVID constituent cette ambition au bénéfice de nos concitoyens.

Les vaccinations constituent un progrès immense pour l’humanité en ce qu’elles ont permis d’éradiquer de multiples maladies infectieuses mortelles.

Le développement, à marche forcée ces derniers mois, de plusieurs vaccins contre la COVID utilisant des technologies variées, est une très bonne nouvelle et une prouesse scientifique comme il en a rarement été réalisé. Il faut saluer l’effort inédit des chercheurs du monde entier mais également l’investissement financier sans précédent des gouvernements, notamment en Europe, qui ont permis d’obtenir des vaccins efficaces en un temps record.

Cependant le virus ne disparaitra pas d’un claquement de doigts et son éradication ne se décrète pas, même après l’arrivée des vaccins. Le succès des campagnes de vaccinations passera, entre autres, par la mise à disposition et la délivrance des doses vaccinales en nombre suffisant. C’est insister aussi sur la place centrale de la logistique, garante d’efficacité. Une logistique capable de relever des défis immenses, par exemple acheminer les doses vaccinales sans rompre la chaine du froid à quelque 10.000 EHPAD sur notre territoire et cela à deux reprises puisqu’il s’agit de réaliser deux injections à trois semaines d’intervalle.

Les vaccins devront être administrés par les médecins généralistes en collaboration avec les personnels soignants, qui sont au plus près de leurs patients. Cette vaccination de proximité sera un gage de succès, bien sûr pour les aspects thérapeutiques, mais également, et peut-être surtout, parce que les médecins généralistes ont la confiance de nos concitoyens.

Notre mission, représentation nationale, est primordiale. Elle est définie à l’article 24 de la Constitution qui dispose que le Parlement contrôle l’action du Gouvernement et évalue les politiques publiques.

L’Office parlementaire de l’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) participe à cette mission. Ainsi l’Office a été saisi par le Président de l’Assemblée nationale et par notre Commission des Affaires sociales.

Après de nombreuses auditions des principaux acteurs de la politique vaccinale décidée par le Gouvernement après les recommandations de la Haute Autorité de Santé, nous avons produit hier un premier rapport qui vise à éclairer la représentation nationale.

Ce rapport évalue la stratégie vaccinale pour faire face à l’épidémie de COVID-19 en abordant 4 axes. Le premier concerne les connaissances et incertitudes scientifiques sur le virus, la maladie, la réponse immunitaire et la réponse vaccinale ; le deuxième détaille la stratégie de vaccination progressive et les moyens logistiques mis en œuvre, le troisième : la dimension économique, industrielle et financière ; et enfin le quatrième axe aborde le problème de la défiance et le défi de la vaccination.

La stratégie vaccinale volontairement progressive adoptée par le Gouvernement, et à laquelle j’adhère pleinement, consiste à vacciner dans un premier temps nos concitoyens les plus âgés et les plus fragiles, donc à risque de développer des formes graves de COVID. Elle est basée sur les publications de données scientifiques et correspond à une balance bénéfice/risque favorable à la population concernée par cette première phase de vaccination.

Permettez-moi, chers collègues, d’insister maintenant sur l’acceptabilité de cette vaccination qui concerne les adultes.

Parce que les questionnements et les doutes sur cette maladie et les vaccins qui seront utilisés sont légitimes, l’acceptabilité à la vaccination passera par la transparence totale et la précision des informations qui seront communiquées à nos concitoyens ; un appel constant à leur responsabilité civique de se protéger individuellement pour le bien-être et la santé de tous ; enfin la gratuité et le caractère non obligatoire de cette vaccination qui sera, je le répète et je le souhaite, une vaccination de proximité positionnant en première ligne les médecins généralistes, véritables vecteurs de confiance auprès de nos concitoyens.

Pour terminer, chers collègues, nous devrons continuer notre mission de contrôle et d’évaluation avec vigilance, précision et impartialité tout au long du développement de la stratégie vaccinale jusqu’à la disparition du virus et, ce, au service de nos concitoyens.