De nouvelles mesures de freinage une campagne vaccinale qui s’intensifie
Partout sur le territoire, l’épidémie s’accélère. Dans certains territoires, elle augmente même très fortement.
Il y a quelques semaines, nous évoquions le gros temps à venir. Nous y sommes. Face à cela, face au danger pour les Français comme pour notre système de santé, nous agissons. Nous agissons en prenant des mesures de freinage fortes, exigeantes. Nous agissons aussi en tenant compte des enseignements d’un an d’épidémie, car nous le pensons profondément, nous ne pouvions pas proposer aux Français des mesures ne tenant pas compte des disparités entre les territoires. Nous ne pouvions pas non plus proposer aux Français des mesures invivables après déjà 12 mois d’efforts.
Nous savons que le virus se transmet particulièrement à l’intérieur quand on se rassemble, quand on baisse la garde et quand on baisse son masque. Nous savons, en revanche, qu’en extérieur, quand les gestes barrière, les mesures barrière sont respectées, les risques de contamination sont infiniment moins forts. Nous savons enfin que la situation épidémique est mauvaise et qu’il nous faut agir, aller plus loin, là où le virus circule le plus, là où la dynamique virale est la plus forte, là où l’hôpital est le plus éprouvé.
Sur ces critères, nous avons identifié, et vous le savez, 16 départements, 16 territoires où des mesures de freinage supplémentaires ont été annoncées par le Premier ministre jeudi dernier. Puisqu’on se contamine peu en extérieur et que les beaux jours arrivent, nous ne mettons aucune limite de temps dans la journée à la présence dehors et nous reculons d’une heure le couvre-feu. Ce sont des mesures équilibrées, des mesures logiques, des mesures de bon sens, des mesures efficaces si elles sont pleinement appliquées. Mais, nous le savons, le virus s’engouffre dans chacune des brèches que nous lui laissons.
Deux principales doivent retenir notre attention et entraîner une mobilisation maximale : les rassemblements privés et le trop faible télé-travail. À la suite du Conseil de défense et du Conseil des ministres ce matin, des concertations auront lieu dans les prochaines heures en vue d’ajouter 3 départements supplémentaires, le Rhône, l’Aube et la Nièvre, à la liste des 16 départements qui connaissent déjà des mesures de freinage renforcées.
Le Président de la République a rappelé hier notre mot d’ordre : vacciner matin, midi et soir. Depuis le début de la campagne vaccinale, plus de 6 millions et demi de Français ont reçu au moins une dose du vaccin. Parmi eux, la quasi-totalité des résidents en EHPAD, où la vie a pu reprendre davantage, et la moitié des plus de 75 ans chez qui le taux d’incidence a baissé. Grâce à plusieurs opérations fortes et à des livraisons supplémentaires, nous vaccinons davantage.
Hier encore, ce sont par exemple près de 300 000 injections qui ont été réalisées sur la journée. Mais, nous continuons à aller plus vite, à aller plus loin, à aller plus fort. Nous allons élargir les publics concernés et, dès samedi, toutes les personnes de plus de 70 ans pourront accéder à la vaccination, quel que soit leur état de santé. Nous allons aller chercher tous ceux qui ont du mal aujourd’hui à trouver un rendez-vous. Un numéro de téléphone, dit coupe-fil, sera mis en place pour des prises de rendez-vous prioritaires dès ce week-end pour les plus de 75 ans qui n’auraient pas encore de rendez-vous fixé pour leur vaccination. Et, les caisses primaires d’assurance maladie vont contacter les personnes âgées de plus de 75 ans qui n’ont pas encore été vaccinées pour leur proposer des rendez-vous rapidement.
Intensifier notre campagne vaccinale : 38 vaccinodromes gérés par les Sapeurs-pompiers Les vaccins sont notre meilleur espoir pour sortir de la crise sanitaire. Nous allons mettre en place aussi des mégacentres de vaccination dans les départements où le virus circule le plus, et progressivement partout dans notre pays. Dès les prochains jours, ce sont ainsi 38 vaccinodromes gérés par les sapeurs-pompiers qui vont être ouverts.
Les sapeurs-pompiers, pleinement mobilisés depuis le début de la crise, prendront toute leur part dans l’intensification de la campagne vaccinale, notamment en mobilisant des moyens exceptionnels :
- 38 vaccinodromes ouverts 7 jours sur 7, sur l’ensemble du territoire – avec notamment le concours des associations agréées de sécurité civile ;
- plus de 140 centres de vaccination modulaires et mobiles qui compléteront ce dispositif afin de répondre à des besoins spécifiques (notamment pour aller vers les personnes les moins mobiles) ;
- 25.000 sapeurs-pompiers formés à la vaccination et 2.500 sapeurs-pompiers en charge de la logistique qui assureront l’administration et la gestion de ces vaccinodromes ;
- jusqu’à 530.000 doses pourront être injectées chaque semaine dans ces centres, soit une moyenne de 2.000 doses par jour et par vaccinodrome.
Les préfets de département piloteront ces dispositifs en associant l’ensemble des partenaires engagés dans la campagne de vaccination. En plus des médecins de ville, des pharmaciens, des professionnels libéraux ou des centres de vaccination, ces grands centres compléteront notre stratégie pour vacciner tous azimuts. Du Stade de France aux officines, nous allons vacciner partout, toujours, tout le temps et évidemment continuer à monter en puissance.
Nous maintenons nos objectifs : 10 millions de personnes vaccinées à la mi-avril, 20 millions à la mi-mai, 30 millions à la mi-juin et l’intégralité de ceux qui le souhaitent d’ici à la fin de l’été.