Une France souveraine et une énergie décarbonée : le président de la République annonce sa stratégie pour développer le nucléaire et reprendre en main le destin énergétique et industriel de la France

Le Président de la République s’est rendu à Belfort pour un déplacement consacré à la stratégie énergétique française. Le choix du lieu est symbolique, alors qu’EDF s’apprête à y investir pour reprendre les anciennes turbines d’Alstom.

A cette occasion, et dans la continuité de France 2030, le chef de l’Etat a prononcé un discours au cours duquel il a présenté sa vision de la politique énergétique française à l’horizon 2050.

Le chef de l’Etat a, en premier lieu, rappelé les trois chantiers prioritaires de la France en matière de politique énergétique : atteindre la neutralité carbone conformément à nos engagements, réduire la dépendance énergétique de la France et assurer le développement industriel de notre pays.

Pour atteindre ses objectifs climatiques, la France doit, d’ici 2050, réduire de 40% sa consommation d’énergie. Pour cela, le chef de l’Etat mise sur l’innovation, la décarbonation de l’appareil industriel, l’adaptation du parc automobile, le développement de la filière hydrogène ou encore la rénovation des logements. Des grands pas ont été réalisés dans tous ces domaines durant le quinquennat, notamment avec les mesures de France Relance, qui ont permis de rénover 650 000 logements (Ma prime renov), et au million de bénéficiaires de la prime et du bonus conversion automobile. Une stratégie détaillée sera présentée dans les prochains mois, avec des moyens d’accompagnement spécifiques pour les particuliers comme les entreprises.

Afin de répondre à la demande croissante en énergie, tout en réduisant la part d’énergies fossiles, la France devra être en capacité de produire jusqu’à 60% d’électricité de plus qu’aujourd’hui. Pour cela, le Président de la République entend faire évoluer le mix énergétique français en misant à la fois sur les énergies renouvelables et le nucléaire.

A cet effet, la France doit tout d’abord faire un important effort sur l’énergie solaire, afin de multiplier par dix ses capacités de production et dépasser les 100 GW d’ici 2050. L’éolien en mer sera également développé pour viser 40 GW en service en 2050, soit une cinquantaine de parcs éoliens en mer, alors même que le premier entrera en service dans les prochains mois.

Le Président de la République a également rappelé l’importance du développement de l’éolien terrestre, tout en défendant une stratégie raisonnable et progressive. L’éolien terrestre, qui produit actuellement 18,2 GW par an, verra sa production doubler d’ici 2050 et non plus à l’horizon 2030. Les maires auront la liberté de décider là où l’implantation d’éoliennes sera permise et pourront bénéficier d’avantages fiscaux liés à ces éoliennes.

Concernant le nucléaire, le chef de l’Etat a annoncé deux décisions phares confirmant sa volonté de maintenir le parc français existant :

plus aucun réacteur en état de produire ne sera fermé à l’avenir, compte tenu de la hausse de nos besoins électriques, sauf pour raison de sûreté. Cette décision s’appuie sur les travaux de RTE et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ;
le prolongement au-delà de 50 ans de la durée de vie de tous les réacteurs actuellement en service sera par ailleurs étudié par EDF et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), les régulateurs les plus exigeants du monde en matière de sécurité comme les maintenances récentes nous l’ont rappelé.

Par ailleurs, afin de relancer la « grande aventure du nucléaire civil en France », le Président de la République a annoncé le lancement d’un programme de nouveaux réacteurs nucléaires :

6 EPR2 seront construits d’ici 2050, et des études seront lancées pour la construction de 8 autres réacteurs additionnels. Le chantier du premier réacteur débutera en 2028, pour une mise en service prévue en 2035. La commission nationale du débat public sera saisie pour permettre une large concertation du public dès le second semestre 2022 ;
parallèlement, un appel à projets, soutenu à hauteur d’1 milliard d’euros par l’Etat dans le cadre de France 2030, sera lancé pour faire émerger des petits réacteurs modulaires (SMR) et des réacteurs innovants produisant moins de déchets, pour une capacité de production supplémentaire de 25 GW d’ici 2050. La moitié de cette enveloppe sera consacrée au projet “NUWARD” de SMR porté par EDF. Le premier prototype est prévu pour 2030.

Le chef de l’Etat a rappelé le soutien constant de l’État aux côtés d’EDF, aujourd’hui comme demain. Un plan massif de “plusieurs dizaines de milliards d’euros” va ainsi être engagé pour soutenir l’ensemble de la filière et EDF. Une direction de programme interministérielle dédiée au nouveau nucléaire sera créée pour en assurer le pilotage. Enfin, le Président de la République a profité de ce déplacement pour rappeler la mobilisation de l’Etat aux côtés de projets à la pointe de l’innovation. Il a ainsi annoncé le soutien du projet de giga factory d’électrolyseur de McPhy à hauteur de 114 millions d’euros. Autre soutien annoncé : la construction d’un réservoir à hydrogène pour l’usine Faurecia sera financée par l’Etat à hauteur de 246 millions d’euros.