Le Premier ministre présidera demain la Conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social 

Le Premier ministre présidera demain la Conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social 

Le Gouvernement est pleinement mobilisé en faveur des métiers du champ social et médico-social, qui sont confrontés à une crise d’attractivité importante. Comme dans les établissements de santé, les difficultés de recrutement, déjà observées avant la crise, se sont aggravées ces derniers mois. Une conjonction de facteurs peut expliquer ces difficultés, notamment l’absence de modernisation des grilles salariales établies depuis plusieurs décennies, le manque de perspectives de carrière et d’évolution professionnelle en l’absence notamment de passerelles entre les métiers, ou encore des conditions de travail souvent difficiles.

Face à ces difficultés, et alors que le secteur est traversé par des transformations importantes, le Premier ministre a missionné en novembre dernier Denis Piveteau, conseiller d’État, ancien directeur de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), pour esquisser les perspectives nécessaires à ces métiers, en lien avec les aspirations des personnes accompagnées. Il a remis ce jour au Gouvernement son rapport intitulé Experts, acteurs, ensemble… pour une société qui change.

En parallèle, Jean-Philippe Vinquant et Benjamin Ferras, membres de l’Inspection générale des affaires sociales, ont été chargés de préparer et de structurer le dialogue avec les partenaires sociaux, aux côtés des départements, sur les conditions du soutien public à la modernisation des conventions collectives du secteur.

Les conclusions de ces travaux seront partagées avec les acteurs de la solidarité, les Conseils départementaux et les partenaires sociaux lors de la Conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social qui se tiendra demain.

Dans ce contexte, et parce que ces métiers sont indispensables à l’accompagnement de nombre de nos concitoyens, le Premier ministre devrait fixer un cap et une méthode partagés entre l’État, les départements et les partenaires sociaux, qui permettra de premières avancées rapides et l’engagement d’un travail de fond et dans la durée en faveur de l’attractivité de ces métiers, pour être au rendez-vous du niveau d’ambition qu’attendent les professionnels, nos concitoyens et leurs proches.

Le Premier ministre devrait annoncer de nouvelles mesures en faveur de la filière socio-éducative qui permettront, dès cette année, d’apporter des améliorations concrètes pour les professionnels des métiers du champ social et médico-social, tout en assurant une révision en profondeur des conditions d’exercice de leurs métiers et du déroulement de leurs carrières.

Le Premier ministre devrait annoncer l’institution d’une revalorisation de 183 euros nets par mois pour les professionnels de la filière socio-éducative du secteur privé non lucratif, sur le même modèle que la revalorisation annoncée dans le cadre des accords du Ségur de la santé pour les personnels des établissements de santé, et ce dès le mois d’avril. Cette revalorisation, qui serait cofinancée par l’Etat (70%) et les départements (30%), concernerait 140 000 ETP pour un montant annuel de 720 millions d’euros. Les personnels de la filière socio-éducative de la fonction publique (29 000 ETP) seraient également concernés, pour un montant de 120 millions d’euros par an. Les médecins coordonnateurs en Ehpad, les professionnels de santé en protection maternelle et infantile (PMI) et les professionnels en centre de soins infirmiers (CSI) devraient également bénéficier de cette revalorisation.

Le Premier ministre devrait également annoncer le rapprochement des conventions collectives dans le secteur pour améliorer les grilles de rémunération et l’attractivité des métiers du sanitaire, social et médico-social. L’Etat aiderait cette démarche de rapprochement dans son accompagnement et dans son financement, par l’octroi d’une enveloppe de 500 millions d’euros, cofinancée également par l’Etat et les départements. Enfin, des mesures supplémentaires devraient être annoncées en matière de qualification et de formation via la structuration d’un comité de filière pour les métiers du secteur socio-éducatif, qui permettrait notamment le renforcement des perspectives de carrière et d’évolution professionnelle. 100 millions d’euros devraient être investis par l’Etat pour la formation des professionnels, et des actions seront également entreprises pour améliorer la qualité de vie au travail.